La crise du spermatozoïde, le débat

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Le campus scientifique de l’Institut Marquès a organisé une journée de débat sur la crise du spermatozoïde, avec la participation de médecins francophones, en collaboration avec Merck Espagne et sous l’auspice de l’Association Espagnole d’Andrologie, Médecine Sexuelle et Reproductive (ASESA)

Le campus scientifique de l’Institut Marquès a organisé une journée de débat sur la crise du spermatozoïde, avec la participation de médecins francophones, en collaboration avec Merck Espagne et sous l’auspice de l’Association Espagnole d’Andrologie, Médecine Sexuelle et Reproductive (ASESA).

Sur le thème, “L’homme, le grand oublié », des spécialistes reconnus de différents domaines impliqués en médecine de la reproduction ont abordé les aspects qui permettent d’arriver au diagnostic et au traitement des possibles causes d’infertilité, en soulignant l’importance du facteur masculin, qui est actuellement sous-évalué.

Le facteur masculin est impliqué dans 50% des cas d’infertilité, bien que dans 30% cela soit le seul facteur et dans 20% des cas ce soient les deux membres du couple qui présentent des problèmes de fertilité. L’homme représentant la moitié du problème, les experts sont d’accord sur le fait qu’une évaluation plus large de l’homme doit être réalisée, sachant qu’au-delà d’un problème de fertilité cela peut également cacher des maladies graves, comme le cancer des testicules par exemple. D’un autre côté, une évaluation plus exhaustive permettrait dans beaucoup de cas de déterminer les causes de l’infertilité, en évitant des traitements qui ne sont pas nécessaires et d’améliorer les probabilités de grossesses lorsqu’il sera nécessaire d’avoir recours à la procréation médicalement assistée, avec un gain de temps et d’argent conséquent.

Thèmes d’actualités

De plus, durant la journée, ils ont débattu sur des thèmes d’actualités sur l’étude de l’homme infertile, parmi lesquels ressort la détérioration de la fertilité masculine dérivée de la pollution environnementale par les composés organiques persistants (COPs), substances chimiques générées par l’homme qui sont largement distribuées dans l’environnement et qui sont persistants parce qu’il faut des dizaines d’années afin qu’ils soient biodégradés.

Ces substances ont des affinités pour la graisse (lipophile) c’est pour cela qu’elles s’accumulent dans les organismes de manière exponentielle à mesure que nous montons la chaine trophique. Certaines substances se comportent comme des perturbateurs endocriniens, agissant comme des hormones sans en être. Dans le cas de l’appareil reproductif masculin, ce sont les perturbateurs ostrogéniques (les estrogènes sont les hormones prédominantes féminines) qui pourraient avoir une répercussion plus importante. Ceux-ci ont été liés à l’infertilité, au cancer des testicules et à des malformations génitales comme la cryptorchidie (mauvaise descente testiculaire ou hypospadies (l’orifice de l’urètre débouche plus bas que là où il devrait), constituant ce que l’on appelle le syndrome de dysgénésie testiculaire. Ils ont aussi été corrélés avec l’augmentation des cancers de la prostate. Ces anomalies seraient des conséquences des effets des perturbateurs durant la grossesse, par voie Transplacentaire et durant l’allaitement (à travers de la graisse du lait maternel).

Un des signes distinctifs de l’Institut Marquès est la croyance en la nécessité de l’étude du facteur masculin. C’est pour cela qu’il compte depuis plus de 30 ans d’un service spécifique d’Andrologie, qui s’occupe de l’étude, du diagnostic et du traitement des pathologies qui affectent la santé sexuelle et reproductive de l’homme.